6 mai 2021
Source:
Christine A. Peschken, M.D., M.Sc., FRCPC
Chef de la Section de rhumatologie
Chef intérimaire, Section d’allergie et d’immunologie
Professeur de médecine et de sciences de la santé communautaire
Collège de médecine Max Rady, Faculté des sciences de la santé Rady
Université du Manitoba
Président, Réseau canadien pour l’amélioration des résultats dans le lupus érythémateux disséminé
Les intervalles dans les essais cliniques pour les différents vaccins : 3 semaines pour Pfizer, 4 semaines pour Moderna et 4 à 12 semaines pour AstraZeneca. Cependant, après avoir étudié la réponse immunitaire après la première dose de vaccin, le Comité consultatif national de l’immunisation (CCNI) a recommandé de retarder la deuxième dose jusqu’à quatre mois. L’objectif était de permettre au plus grand nombre possible de personnes de recevoir au moins une dose, offrant ainsi une meilleure protection globale à la population et, espérons-le, mettant fin à la troisième vague plus tôt, ou du moins l’atténuant.
Plusieurs études ont montré que les vaccins à ARNm sont efficaces à au moins 90 % après la première dose (bien que l’on ne sache pas combien de temps cela durera) et il existe également des études montrant que le vaccin d’AstraZeneca est plus efficace si la deuxième dose est retardée à 12 semaines au lieu de quatre.
Toutes les provinces ont suivi les recommandations du CCNI, mais toutes surveillent attentivement la situation pour voir s’il y a une résurgence de l’infection à la COVID-19 chez les personnes dont la deuxième dose est retardée. Tout cela dans un contexte de pénurie de vaccins, idéalement bien sûr, toutes les provinces aimeraient offrir les deux doses à tous les adultes dès que possible.
On craint de plus en plus que les personnes atteintes de lupus ou d’une autre maladie auto-immune, ou celles qui prennent des médicaments immunosuppresseurs, n’aient pas la même réponse au vaccin, qu’elles aient donc moins de protection et qu’elles aient besoin d’une deuxième dose urgente, ainsi que de doses de rappel à l’avenir.
Chaque province, ainsi que le CCNI, tentent actuellement de trouver la meilleure façon de gérer le déploiement du vaccin en tenant compte de toutes les priorités concurrentes. Chaque province a fait les choses un peu différemment en ce qui concerne les groupes de population qui sont prioritaires. L’un des sujets de discussion actuels est la priorité accordée aux deuxièmes doses pour les groupes à haut risque.
Apparemment, l’approvisionnement et les livraisons de vaccins devraient augmenter régulièrement en mai. Nous espérons donc que cela permettra aux personnes atteintes de lupus d’obtenir une première et une deuxième dose en temps opportun pour une protection maximale. Il convient toutefois de préciser que même après la deuxième dose, la protection peut ne pas être optimale pour certaines personnes immunodéprimées. Pour cette raison, il est plus important que jamais de respecter toutes les restrictions de santé publique actuellement en place au cours des prochaines semaines, alors que nous espérons-le, commençons à voir la lumière au bout de ce très long tunnel.
Nous comptons sur nos professionnels de la santé pour nous aider à promouvoir la priorité de la première dose et de la deuxième dose prioritaire pour les personnes atteintes de lupus et d’autres maladies à haut risque.